22 août 2024

Santé

L’homme nymphomane : 6 questions sur l’addiction au sexe

Quand on vous dit « nymphomane », vous pensez probablement à une femme sensuelle, au flirt facile et à la sexualité débridée. Mais saviez-vous que la nymphomanie pouvait également s’appliquer aux hommes ?

Ce trouble que l’on surnomme aussi la « maladie du sexe » ou syndrome de l’hypersexualité peut avoir certaines répercussions négatives sur la vie de la personne concernée.

Dans cet article, on vous décrit la nymphomanie en détail, et on vous parle des différents traitements possibles pour un homme nymphomane.

Qu’est-ce que la nymphomanie ?

La nymphomanie est un trouble qui se caractérise par une hypersexualité, soit un désir sexuel exceptionnellement fort et constant. Le terme provient du mot « nymphe », des êtres de sexe féminin issus de la mythologie grecque, caractérisés par leur sensualité exacerbée.

Les besoins d’une femme ou d’un homme nymphomane semblent impossibles à satisfaire. La personne concernée par cette addiction va constamment rechercher l’interaction sexuelle. Une caractéristique fréquente de la nymphomanie est d’ailleurs l’accumulation de partenaires sexuels.

Bien qu’elle soit plutôt décrite comme un trouble sexuel, on peut qualifier la nymphomanie de maladie quand l’exacerbation de la libido et les habitudes sexuelles associées ont un impact négatif sur la vie du sujet.

Selon une enquête de l’Inserm menée en 2011, cette addiction au sexe toucherait entre 3% et 6% de la population en France, femmes et hommes confondus.

Les hommes peuvent-ils aussi être nymphomanes ?

La nymphomanie est communément associée aux femmes, notamment en raison des origines culturelles et étymologiques du terme. Cette habitude de langage à teneur sexiste tend malheureusement à occulter la réalité de beaucoup d’hommes, qui expérimentent et souffrent aussi de ce trouble.

Car oui : la nymphomanie est un problème qui peut autant toucher les hommes que les femmes. Les caractéristiques de la nymphomanie chez un homme, dont nous parlons plus bas, sont essentiellement les mêmes que pour une femme. Un homme addict au sexe pourra aussi être dit satyriasique.

Le sujet de l’addiction au sexe chez les hommes vous est d’ailleurs présenté dans cette courte vidéo :

Les termes désignant une personne nymphomane ont évolué avec la prise de conscience que cette maladie pouvait affecter tout le monde. On peut ainsi désigner une personne concernée comme « dépendante au sexe », « hyperactive sexuelle » ou encore « sex addict ».

Malgré cette compréhension plus inclusive de la maladie, il existe tout de même une particularité importante à évoquer concernant la nymphomanie masculine. Un homme nymphomane risquera en effet davantage d’être « célébré » par ses pairs pour ses nombreuses conquêtes que pourrait l’être une femme. Ceci aura tendance à masquer plus efficacement le problème sous-jacent.

Quels sont les symptômes de la nymphomanie ?

Un homme nymphomane (comme une femme) manifestera généralement certains traits comportementaux et psychologiques reconnaissables :

Libido haute

Une libido exceptionnellement haute , un désir sexuel constant , un comportement hypersexualisé avec autrui.

Perte de contrôle

Une tendance à perdre le contrôle dans les situations sexuelles ou potentiellement sexuelles, avec par exemple l’envie d’avoir un rapport dans un lieu public.

Nombreux partenaires

De nombreux partenaires et une facilité à passer d’un partenaire à l’autre.

Absence de plaisir

Un plaisir souvent absent lors des rapports.

Aussi étonnant qu’il puisse être, ce dernier trait est particulièrement caractéristique de la nymphomanie. L’homme (ou la femme) concerné semble plutôt motivé par une consommation de sexe sans limite, où le plaisir n’est plus vraiment là. L’objectif premier est de satisfaire la pulsion.

Cette caractéristique donne d’ailleurs des indices sur le caractère complexe du syndrome de l’hypersexualité. Cette dernière n’est pas qu’une exacerbation de la libido ou un goût un peu trop prononcé pour le sexe. Il s’agit bien d’une addiction, dont les origines sont souvent profondes et inconscientes.

Ainsi, si vous vous sentez sous l’emprise d’un désir inextinguible de séduire et de coucher avec autant de femmes que possible, il se pourrait que votre hypersexualité s’explique de différentes manières.

Quelles en sont les causes ?

Les causes de la nymphomanie peuvent être aussi variées que complexes, et ce chez les hommes comme chez les femmes.

Elle pourrait d’abord être engendrée par des problèmes d’ordre physique ou physiologique. Des maladies psychiatriques comme la bipolarité, ou un dysfonctionnement cérébral pourraient ainsi être à son origine. Selon certains chercheurs, elle pourrait aussi trouver ses racines dans des dérèglements hormonaux.

La thèse psychologique est aussi récurrente pour expliquer cette maladie.

Pour un homme comme pour une femme, la nymphomanie pourrait notamment découler d’un profond manque affectif. Le sexe serait un moyen facile de connecter intimement avec l’autre, pour pallier à ce manque.

« Comme toute addiction, l’hypersexualité est une pathologie qui comprend des risques pour la santé physique et mentale de la femme ou de l’homme touché, mais aussi de ses partenaires. »

Les hommes et femmes atteints du syndrome d’hypersexualité ont aussi tendance à avoir une faible estime de soi. Une sexualité débridée permettrait au sujet d’obtenir une validation immédiate auprès de leurs différents partenaires. Le jeu de la séduction, ainsi que l’acte sexuel en lui-même, seraient une façon de se rassurer quant à sa valeur.

Ceci sera d’autant plus probable chez une personne ayant vécu des traumatismes particulièrement marquants, par exemple causés par un proche ou un parent violent.

La nymphomanie comporte-t-elle des risques ?

Comme toute addiction, l’hypersexualité est une pathologie qui comprend des risques pour la santé physique et mentale de la femme ou de l’homme touché, mais aussi de ses partenaires.

D’abord, du fait de la nature compulsive de la nymphomanie, un sujet sera moins enclin à surveiller ses habitudes sexuelles. La multiplication des partenaires, des comportements à risques comme l’oubli du port du préservatif, ou l’association d’autres pratiques comme le chemsex, sont autant de facteurs qui accroissent l’exposition aux infections sexuellement transmissibles.

Parmi les IST les plus courantes chez les hommes, on retrouve notamment la gonorrhée, le chlamydia et la syphilis.

Les troubles urologiques pour les hommes et gynécologiques pour les femmes peuvent aussi devenir plus fréquents. Ainsi, un homme « nympho » pourrait par exemple rencontrer des problèmes tels qu’une inflammation du gland, une rupture du frein ou des infections urinaires.

Mais chez les hommes comme chez les femmes, l’hypersexualité peut aussi avoir un impact dans d’autres sphères du quotidien, comme la santé mentale ou les relations.

Ainsi, si l’on est en couple, se laisser aller à son addiction peut causer des dommages à la relation , fragilisant par exemple la confiance de la (ou du) partenaire. D’autres comportements beaucoup plus graves peuvent être facilités par la nymphomanie, comme le viol conjugal.

Même pour un homme célibataire, le syndrome d’hypersexualité peut avoir des conséquences sur la santé mentale. Un sentiment de mal-être peut apparaître, lié par exemple au fait de chercher à pallier un manque affectif ou une faible estime de soi par une sexualité sans borne, sans réellement se sentir mieux. On peut avoir l’impression de se perdre dans son addiction au sexe.

Quels traitements pour la nymphomanie ?

Si vous vous retrouvez dans le profil de l’homme nymphomane, d’abord, ne paniquez pas. Votre addiction au sexe peut être traitée avec la bonne approche et le bon accompagnement. Ensuite, sachez qu’il n’y a aucune honte à avoir : votre comportement sexuel indique un problème plus profond, qui nécessite de la patience et de la bienveillance.

Un traitement indiqué pour la nymphomanie est la thérapie comportementale. Cette dernière, entreprise avec l’aide d’un thérapeute (psychologue, psychiatre ou sexologue), peut vous aider à maîtriser vos envies de sexe dans un premier temps. Puis, à comprendre, à mettre au jour et à traiter les origines de votre hypersexualité.

En complément d’une thérapie adéquate, on pourra également travailler sur la qualité plutôt que la quantité en matière de sexualité.

Ainsi, l’ utilisation d’un sextoy pourra aider un homme nymphomane à calmer ses pulsions les plus urgentes, tout en se concentrant sur le plaisir sexuel. La gaine de masturbation Nomad ou le simulateur de fellation Exa One d’ONY, par exemple, procureront une expérience pleinement satisfaisante du plaisir solo.

Un homme à tendance nymphomane pourra aussi travailler à améliorer la qualité de ses relations sexuelles avec sa ou ses partenaires, par exemple en discutant de ses besoins.

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L'homme nymphomane : notre conclusion

Nous espérons que cet article sur l’homme nymphomane vous aura aidé à mieux comprendre le problème. Si vous êtes concerné, ne restez pas seul : contactez un professionnel. Vous méritez un bon accompagnement.